LES GRANDES FENÊTRES
Découvrir les vitraux principaux, tel est le seul objectif de cette rubrique. Rien ne vaut une visite des lieux et la découverte par soi-même les différentes réalisations sous les éclairages naturels du temps et de l'orientation du soleil. Seule la lumière peut rendre le plus beau des éclats à ces anciens vitraux, en somme c'est Dieu, qui décide ! Et même Saint Nicolas le patron des lieux...
La lisibilité des vitraux est améliorée par agrandissement en cliquant sur les images
La grande rose
La grande rose est ancienne (à l'exception de la tête au centre du soleil, qui a été remplacée en 1906). Elle a été offerte par la famille de Lorraine : le duc Antoine, son épouse Renée de Bourbon, et son frère le cardinal Jean de Lorraine. Elle date d'environ 1530 et a été réalisée dans l'atelier de Valentin Bousch à Metz. Valentin Bousch avait quitté Saint-Nicolas pour Metz en 1520.
L'intention des ducs de Lorraine était orientée en réalisant ces vitraux pour les meilleurs endroits de la basilique, lieu visité par de nombreux étrangers. Leur dessein était à la fois religieux : affirmer leur foi, la fidélité de la Lorraine au catholicisme (l'Alsace vient de passer à la Réforme en 1529), remercier saint Nicolas et faire de son église le sanctuaire national, et politique : affirmer la puissance et la souveraineté du duché, et les prétentions de ses princes sur les territoires hérités du roi René d'Anjou (grand père de René II) Jérusalem, Hongrie, Sicile, Aragon etc. dont les armes figurent autour de la rose, comme à l'intérieur des armoiries du duché.
Les vitraux du choeur
Les trois grandes fenêtres, de plus de 20 mètres de haut, ont été offertes par les ducs de Lorraine, et datent de 1507-1510. La fenêtre de gauche est attribuée à Georges Millereau (?), les deux autres sont de Nicolas Droguet, de Lyon, un des grands maîtres de la Renaissance.
Il convient de distinguer cinq sections à thèmes développées ci-dessous. Elles se répartissent horizontalement du haut vers le bas. La section basse représente les personnages illustres à mettre en valeur religieuse et politique aux yeux des fidèles et des visiteurs de l'époque.
Les deux registres supérieurs : les apôtres
Ces deux registres présentent les douze apôtres, très restaurés : de gauche à droite niveau supérieur, saint André, saint Matthieu (?),saint Pierre, saint Paul, saint Philippe, saint Thomas.
Partie inférieure, saint Jean, saint Jacques le Mineur, saint Barthélémy. saint Jude (?), saint Simon et saint Jacques le Majeur. Les quatre apôtres des deux niveaux de la fenêtre de droite sont de 1988, remplaçant des vitraux non anciens non démontés à la guerre et qui ont disparu lors du bombardement de juin 1940.
Troisième registre : les saintes femmes
De gauche à droite : sainte Marguerite d'Antioche, sainte Geneviève de Paris, la Vierge et l'Enfant, puis l'Éducation de la Vierge, enfin, sainte Barbe et sainte Catherine.
Quatrième registre : évêques et saints
Quatre saints évêques non identifiés, puis saint Georges et saint Antoine ermite.
Cinquième registre : docteurs de l'église
Les docteurs de l'Eglise : saint Grégoire le Grand, saint Jérôme; à l'opposé à droite, saint Augustin, et un saint évêque non identifié qui a remplacé saint Ambroise au XIXe siècle. Au milieu, sainte Marthe en manteau bleu, aspergeant d'eau bénite la tarasque, et une superbe sainte Marie-Madeleine à la belle chevelure blonde aux beaux costumes et manteau vert, portant un vase de parfum.
Registre inférieur : personnages illustres
Au centre, une Annonciation : l'Archange à gauche, la Vierge à droite, la "Nunciade", à laquelle le duché de Lorraine était en quelque sorte voué et qui figurait sur le grand étendard de Lorraine sous lequel à la bataille de Nancy, les troupes ducales luttèrent contre les Bourguignons (1477).
A gauche, à genoux au pied de saint Nicolas tourné vers l'Annonciation : René II, duc de Lorraine, dans un manteau de brocart doré... A l'opposé à droite, dans la même attitude, le duc Antoine, son fils et successeur, au pied de son patron saint Antoine de Padoue. C'est sous son règne qu'a été terminée la basilique, René II étant décédé en 1508.
Collatéral gauche, à côté de l'orgue (côté G)
Tout en haut, une Vierge de pitié, et, en dessous, sous la date Anno Domini (en abrégé) 1508 dans le bandeau bleu, l'Adoration des mages, ensemble de vitraux provenant de Nuremberg, peints par le célèbre Hans von Kulmbach, élève de Dürer, et exécutés par le non moins célèbre maître verrier Veit Hirsvogel. On distingue mal les trois rois mages, de gauche à droite Balthasar avec la myrrhe, Gaspard avec l'encens, Melchior avec l'or, et la Crèche, (inversion Gaspard-Melchior possible).
En-dessous, plusieurs saints personnages attribués à Valentin Bousch (saint Nicolas, saint Christophe) mais on remarque surtout le beau saint Sébastien aux cheveux blonds frisés, le corps percé de flèches.
Collatéral gauche, à côté de l'orgue (côté D)
La Transfiguration, de Valentin Bousch. Au milieu, le Christ en manteau violet, debout dans une auréole d'or. "Son visage, sans aucun trait, n'est que lumière", selon l'Évangile. A gauche Elie, à droite Moïse,, une tête puissante, avec ses deux petites tresses, qui ressemble au Moïse de Michel-Ange à Rome, qui lui est d'ailleurs contemporain. En-dessous d'eux, les trois apôtres témoins du prodige, saint Jacques en manteau rouge, saint Pierre dont il ne reste que la tête, et saint Jean aux cheveux blonds bouclés, en robe violette et manteau brun.
La reconstruction, après dépose pendant les guerres, ne favorise pas la lecture.
Trois vitraux contemporains
Ces trois fenêtres ne présentent pas un intérêt historique particulier et se situent en collatéral droit.